Bienvenue à Marseille, sur les bords de la grande Bleue. Marseille abrite vingt-six plages, toutes plus belles les unes que les autres, des monuments, des lieux de vie restés comme au bon vieux temps et des panoramas fabuleux. Mais surtout vous trouverez une population joyeuse et accueillante. Vous allez le découvrir, il n’est pas toujours nécessaire de traverser le monde pour admirer des pépites naturelles.
Marseille, est un carrefour du commerce et de l’immigration depuis sa fondation par les Grecs en 600 avant J-C. Marseille est de ce fait la plus ancienne ville de France. La légende de Gyptis et Protis est le mythe fondateur qui raconte la fondation légendaire de Marseille (Massalia) vers 600 av. J.-C. par des colons grecs venus de la cité de Phocée en Ionie.
Buvez un verre au Vieux Port. Vous pourrez y voir des yachts de luxe comme de vieux gréements qui hissent leur voile. C’est là où Marcel Pagnol, l’enfant du pays, a écrit certains de ses ouvrages les plus célèbres. Que faire à Marseille ? Commencez par vous asseoir en terrasse au « Bar de la Marine », l’un des lieux de prédilection de l’auteur, et humez l’air marin tout en dégustant un verre de pastis bien frais.
N’hésitez pas à faire un tour du côté de la Mairie de l’autre coté du port, en passant par le Quai des Belges. Vous pourrez traverser le Vieux-Port de l’Hôtel de Ville à la Place aux Huiles avec le célèbre Ferry Boat dans un sens ou dans l’autre. C’est la plus courte ligne maritime : La distance parcourue à chaque trajet par le Ferry Boat est de 283 m, et la durée de la traversée de 3 à 4 minutes environ.
Vous pourrez observer des pêcheurs locaux vendre des poissons encore frétillants à même le quai. Sachez-le, Marseille est le paradis des amateurs de poissons et de fruits de mer. Avant de savoir que visiter à Marseille, ne manquez pas de goûter le plat traditionnel de la ville : la bouillabaisse. Inventée par les pêcheurs qui avaient trouvé là un moyen ingénieux de réutiliser leurs restes, c’est devenu un met très réputé par les gourmets du monde entier.
Vous cherchez où manger une bouillabaisse à Marseille ? Je vous suggère d’en déguster une dans un des restaurants situés au niveau du Vieux-Port. Et pour varier les plaisirs, vous trouverez aux quatre coins de la ville de nombreux restaurants proposant des huîtres, des plats d’oursins ou de langoustines. Si vous n’avez pas trop faim et avez juste envie d’un en-cas, ne manquez pas de goûter à l’anchoïade, une sauce fabriquée à base d’anchois, d’huile d’olive, de vinaigre et d’ail, que vous pourrez manger tartinée sur un toast ou accompagnée de légumes.
Au passage, vous pourrez admirer le « Miroir Ombrière » de Norman Foster au Vieux-Port, une réalisation qui se visite la tête en l’air et peut vous faire perdre l’équilibre…
En 2013, Marseille a été élue « capitale Européenne de la culture » et à ce titre a investi pas moins de 660 millions d’euros en infrastructures culturelles. Si vous êtes féru de culture, d’architecture ou tout simplement d’une vue à couper le souffle, ne manquez pas de faire un tour du côté du MuCEM – le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Situé à proximité du Fort Saint-Jean (qui date du 17e siècle), le MuCEM est composé d’un édifice parfaitement carré avec des façades recouvertes d’un impressionnant filigrane noir qui surplombe la baie scintillante. Le musée abrite de nombreuses expositions.
Vous avez envie de visiter Marseille à pied ? Rendez-vous au quartier du Panier à quelques minutes du Vieux-Port. C’est le plus ancien quartier de la ville, fondé il y a 2 600 ans par les Grecs. Jadis, c’était le quartier des marins et des putes où les criminels en tout genre venaient se planquer, dans un dédale de ruelles, pour échapper à la Justice. Maintenant, entre ses boutiques de savon, ses galeries d’art situées dans des maisons pastel, ses ateliers, ses vendeurs de café biologique et ses pâtisseries chic, c’est devenu l’un des quartiers les plus branchés de Marseille. Promenez-vous au hasard des ruelles dans ce quartier à la recherche de « Street art », d’une boutique où vous pourrez acheter des objets vintages, d’un bar typique ou encore un lieu de projection de films d’art et d’essai. Goûtez un tajine délicieux ou des bruschettas au bar Les Treize Coins, mis en avant dans les livres de l’écrivain marseillais Jean-Claude Izzo.
L’ascension pour rejoindre Notre-Dame de la Garde (appelée ici la Bonne Mère) est plutôt raide, mais vous aurez une vue imprenable sur la ville située en contrebas.
Surmonté d’une Vierge Marie dorée scintillant sous le soleil de Marseille, ce bâtiment Romano-Byzantin est l’emblème incontournable de la Ville. Impossible de passer à côté lors de votre visite de Marseille.
Si la montée de la colline vous a fatigué, reposez-vous à « l’Eau Vive », un café situé dans les contreforts de la Basilique où les nonnes servent plats et rafraîchissements aux touristes fatigués et assoiffés (cuisine maison excellente et peu onéreuse).
Envie d’un peu d’insolite en bord de mer ? Prenez la direction de la Corniche du Président John Fitzgerald Kennedy. Elle offre l’un des plus beaux paysages de bord de mer de Marseille sur la Méditerranée et ses îles du Frioul. Tout du long se succèdent plages, bateaux et baraques de pêcheurs, maisons avec vue sur mer, villas du XIXe siècle (villa Valmer, villa de Gaby Deslys…), hôtels, bars, et restaurants de bord de mer (dont le fameux Petit Nice du chef Gérald Passédat)…
Empruntez la promenade pour longer le plus long banc du monde ! Marseille abrite le plus long banc du monde ? Long de 3 km, le banc de la Corniche Kennedy longe la mer et offre une vue exceptionnelle sur la mer Méditerranée et les îles du Frioul, au large de Marseille.
Au passage, admirez les magnifiques vues, ou encore le marégraphe de Marseille au numéro 174 qui marque le point zéro de l’altitude en Europe. Entre autres, il a permis d’estimer à 16 cm la hausse du niveau moyen de la mer à Marseille depuis la fin du XIXe siècle.
Au numéro 169 vous découvrirez un petit village provençal de pêcheurs.
Coincé entre deux falaises, résolument tourné vers la mer, le Vallon des Auffes offre l’image d’un temps qui se serait arrêté à l’époque de Marcel Pagnol. C’est d’ailleurs l’un des lieux emblématiques de Marseille. Site unique, authentique, pittoresque, les adjectifs ne manquent pas ce petit havre de paix à la fois si proche et si lointain de l’agitation du centre-ville.
Profondément lié à la mer et aux métiers de la pêche, jusqu’à son nom, le Vallon des Auffes vient de l’alfa (auffo en provençal) qui est une plante servant à faire des cordages. Au XIXème siècle, les fabricants de cordage s’y étaient établis. Avec ses cabanons de pêcheurs très colorés, ses pointus (bateaux de pêche typiques marseillais), et ses restaurants aussi traditionnels que réputés, le Vallon des Auffes symbolise la « Dolce Vita » à la marseillaise. Vous y accéderez par des escaliers étroits qui débouchent au cœur de l’anse. Le petit port est bercé par le double va et vient des touristes et des pêcheurs. Les terrasses sont pleines et mieux vaut venir le matin pour en apprécier la tranquillité (surtout en été). Au bout du quai, après être passé sous le viaduc, on se baigne (en faisant toutefois attention aux bateaux, cela reste un port).
Justement, ce qui fait le charme de Marseille, c’est avant tout les petits ports de pêche qui jalonnent le littoral de l’Estaque à Callelongue… Ce sont des lieux magiques, où le temps s’est arrêté et qui nous sont jalousés par le reste du Monde : Malmousque, le Vallon des Auffes, la Pointe Rouge, les Goudes, Callelongue. Ceux des Calanques : Sormiou et Morgiou. Mais surtout l’Estaque : ce quartier est encore de nos jours un petit port de pêcheurs, si bien décrit dans le film « Marius et Jeannette ».
Ce quartier a été aussi très fréquenté par les peintres (Cézanne, Braque…) dès la fin du XIXème siècle. Une halte gourmande s’impose pour déguster les fameux « panisses » et « chichis freggis » exclusivement fabriqués dans les baraques à chichi sur le port. Vous pourrez également déjeuner dans l’un des nombreux restaurants pour vous régaler avec un poisson grillé de la pêche du jour.
Les Calanques de Marseille, sont constituées d’une succession d’anses et de criques s’étendant sur plus de vingt kilomètres de côtes sur la mer Méditerranée entre le quartier marseillais des Goudes d’une part, et la ville de Cassis d’autre part. Elles sont réparties sur le littoral, dominées par le massif des Calanques. C’est l’un des sites naturels les plus remarquables de France et une zone majeure de ressourcement pour le 1,5 à 2 millions de visiteurs par an à terre et en mer.
Les calanques bénéficient de la protection du parc national des Calanques créé en avril 2012 et qui est le premier parc national périurbain d’Europe.
Les innombrables fossiles incrustés dans le calcaire témoignent d’une histoire qui a commencé, il y a plus de cent millions d’années, par l’accumulation de sédiments au fond de la mer, puis par un soulèvement à l’ère tertiaire, époque de la formation des Alpes. L’érosion a accentué les fractures, pour donner naissance au relief tourmenté que l’on observe aujourd’hui. La grotte Cosquer située dans le massif, sous les eaux, témoigne de la durée d’occupation du site par les hommes.
Les Calanques, situées au sud-est de la ville, sont un tronçon spectaculaire de falaises calcaires se jetant dans les eaux bleu azur de la mer Méditerranée. Au cours de votre excursion, sur un parcours maximum de 35 km, peut-être aurez-vous la chance d’admirer un aigle de Bonelli, une espèce rare qui aime planer au-dessus des falaises des Calanques, qui restent l’un des plus beaux rivages de la mer Méditerranée.
Que faire à Marseille hormis visiter la ville elle-même ? Vous pouvez embarquer à bord d’un bateau pour visiter le château d’If, une fortification située sur l’une des îles du Frioul (un archipel au large de la cité phocéenne) immortalisée par Alexandre Dumas dans son livre « Le comte de Monte Cristo ». Construite au XVIe siècle par François 1er pour repousser les envahisseurs, cette forteresse a ensuite été utilisée en tant que prison jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Dans le livre de Dumas, Edmond Dantès arrive à s’évader du fort d’une façon audacieuse. Dans la vie réelle, aucun prisonnier n’a réussi à s’échapper de cette forteresse infernale. En revanche, cette évasion fictive a donné lieu de nos jours à une des plus grandes épreuves de nage en mer de France : le défi de Monte-Cristo : une épreuve au cours de laquelle les concurrents doivent parcourir 5 km à la nage pour rejoindre le rivage depuis le fort !
J’ai essayé de vous rendre un peu de l’atmosphère de Marseille, ma ville que j’adore. J’ai dû faire un choix entre tous les trésors qu’elle abrite. Ce sera à vous de venir les découvrir…
Côté littérature
Marseille, c’est aussi une randonnée littéraire… quelle belle façon d’entrer dans Marseille, dans son histoire à travers la vie et l’œuvre de celles et ceux qui l’ont chantée, aimée ou haïe, parfois les deux. Cette ville semble les avoir portés, nourris, participé à leurs racines, c’est une véritable « Ville-Matrice ». C’est aussi une Ville aux multiples facettes :
Marseille, Porte de l’Orient. On y est constamment sur les traces des Romantiques et des voyageurs célèbres : Stendhal, Victor Hugo, Théophile Gautier, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas, Gérard de Nerval ou Arthur Schopenhauer. « On y sent je ne sais quoi d’oriental, on y marche à l’aise, on respire content, la peau se dilate et hume le soleil comme un grand bain de lumière » (Gustave Flaubert). La ville portuaire déborde d’Histoire et d’histoires. Elle a vu naître Antonin Artaud et mourir Arthur Rimbaud. Elle est, depuis toujours, la ville la plus exotique d’Europe. « En face de moi, je voyais cette magnifique Marseille, cette ville du Midi par excellence. Elle est placée au fond d’un amphithéâtre formé par des rochers arides comme tous ceux de la Provence. » Stendhal
Marseille, ville des Exilés. Écrivains allemands et autrichiens, peintres, musiciens, Surréalistes français, nombreux furent ceux qui, fuyant l’Allemagne nazie à la fin des années 30 et au début de l’Occupation, se réfugièrent à Marseille. Sur les traces d’André Breton, Anna Seghers, Varian Fry et bien d’autres.
Marseille, la ville des poètes maudits : Antonin Artaud & Cie. Hommage au grand poète et acteur Antonin Artaud, né à Marseille en 1896. Artaud en compagnie d’André Gaillard, de Léon Franc et d’autres célèbres poètes contemporains : Blaise Cendrars, Ernst Jünger… « Je crois à des conjurations spontanées. Sur les routes où mon sang m’entraîne, il ne se peut pas qu’un jour je ne découvre une vérité » (Antonin Artaud).
Marseille au féminin. La ville, autrement vue et pensée par passagères célèbres — écrivains et aventurières. George Sand, Flora Tristan, Simone Weil, Mary Jayne Gold et Simone de Beauvoir nous ont raconté leur vision de Marseille.
Marseille, vu par les voyageurs et artistes allemands au XIX° et XX° siècle. Le regard différent porté sur Marseille par des illustres voyageurs allemands : Arthur et Johanna Schopenhauer, Frédérique Brun, Achim von Armin, Heinrich Heine, Moritz Hartmann, Ernst Jünger, Joseph Roth, Kurt Tucholsky, Erika, Klaus et Heinrich Mann, Walter Benjamin, Franz Werfel, Walter Mehring et bien d’autres… « Je suis convaincu que Marseille est la plus belle ville de France. Elle est tellement différente de toutes les autres » (Arthur Schopenhauer).
Joseph Conrad quitte sa Russie natale en 1874 pour Marseille, où il embarque comme mousse sur un voilier : « Il est de certaines rues qui jouissent à la fois d’une atmosphère qui leur est propre, d’une sorte de renommée universelle et de l’affection particulière des habitants de la ville. La Canebière est une de ces rues. Pour moi, la Canebière était une rue qui menait vers l’inconnu. »
La nouvelle génération du Polar Marseillais
La grande nouveauté va venir dans les années 1990 avec l’émergence d’une nouvelle génération d’écrivains autochtones qui font de Marseille le personnage principal de leurs histoires. Michèle Courbou (Les Chapacans), Jean-Claude Izzo (Total Khéops), Philippe Carrèse (Trois jours d’engatse) et François Thomazeau (La Faute à Dégun) en sont les principaux représentants.
Philippe Carrèse (06.04.1956 – 05.05.2019):
Né en 1956 à Marseille d’une famille d’immigrés napolitains, Philippe Carrèse grandit dans le quartier populaire du Panier. Avec son sens du cocasse, il décrit dans sa faconde rabelaisienne les tribulations de personnages fantasques se réinventant en redresseurs de torts contre les politiques corrompus « les z’élus ». Dans son roman « Trois Jours d’Engatse », il remarque avec humour que « les lecteurs français découvrent un Marseille inattendu, loin des clichés habituels, un nouveau territoire mystérieux et exotique qu’on peut explorer sans renouveler son passeport ni changer ses francs en monnaie locale. » Philippe Carrèse, surtout connu pour ses polars et pour avoir écrit plus de 400 épisodes de « Plus belle la vie », était l’un des plus célèbres auteurs, dessinateurs, scénaristes et réalisateurs marseillais.
Né à Lille en 1961, il a grandi à Marseille. Avec Jean-Claude Izzo et Philippe Carrese, il fut l’un des pionniers de la vogue du « polar marseillais » en publiant en 1995 « La Faute à Dégun » puis la série des Rmistes justiciers. Éditeur, il a fondé en 2000 la maison d’édition l’Écailler du Sud (aujourd’hui, l’Écailler tout court). Journaliste sportif (prix USJSF/Crédit Lyonnais du meilleur article 2004), il est l’auteur avec Fabrice Abgrall d’un « 1936 : La France face aux JO de Berlin », salué par la critique. Amateur de bonnes choses, il a aussi pondu deux guides « bistronomiques » chez Parigramme : « Au vrai zinc parisien » et « Brasseries de Paris ». Également libraire à Paris et Marseille. Il situe son action dans les bars et les boîtes rock hautes en couleur de la ville, microcosme au travers duquel il décrypte la ville. « J’ai toujours aimé les intrigues à tiroirs, les structures en forme de mosaïque. Et ça colle bien avec Marseille, qui est une ville éclatée, composite, où les points de vue sont divergents et complémentaires, les vérités diffuses. »
François Thomazeau
Michèle Courbou
Née le 15 décembre 1954 à Marseille, elle est une écrivaine et monteuse de films documentaires. Longtemps privés de représentants crédibles, les jeunes des cités sont au centre de son récit. Elle publie à propos de Marseille « Les Chapacans » en 1994 et un collectif : « Marseille, du noir dans le jaune » en 2001.
Pour lui, le cosmopolitisme est érigé en mode de vie. Ce dernier, qui a emprunté le titre Total Kheops à IAM, pour sa trilogie complétée par Chourmo et Solea, est rapidement désigné chef de file, à son corps défendant. Son style élégant et ses récits empreints d’une poésie fraternelle l’imposent comme ambassadeur de cette nouvelle vision de Marseille.
« Naître à Marseille n’est jamais un hasard. Marseille est, a toujours été, le port des exils, des exils méditerranéens, des exils de nos anciennes routes coloniales aussi. Ici, celui qui débarque un jour sur le port, il est forcément chez lui. D’où que l’on vienne, on est chez soi à Marseille. Dans les rues, on croise des visages familiers, des odeurs familières. Marseille est familière. Dès le premier regard. »
Jean-Claude IZZO (20.06.1945 – 26.01.2000)
A la suite de sa trilogie marseillaise, il publie un recueil de poésies « Loin de tous rivages », le roman « Les Marins perdus », des nouvelles parues dans des anthologies et son ultime roman « Le soleil des mourants. »
Pour ces auteurs souvent élevés et nourris aux romans noirs américains, ce genre devient un contrepoids à une littérature blanche qu’ils jugent aseptisée. Ils racontent avec passion leur ville sans en faire un lieu idyllique. Elle est cassée, en crise, la pègre y est puissante, mais elle est également contrastée, vivante. Elle est pauvre, mais riche de cultures. La douceur de son climat y est exceptionnelle, la présence de la mer apporte du réconfort et de l’espoir, sa population cosmopolite une incroyable richesse culturelle. Divertissant, le polar marseillais a ouvert les vannes d’une frustration de plusieurs décennies pour les partisans d’une cité solaire possédant sa part d’ombre que l’on parcourt en naviguant entre des lieux bien identifiables : Vieux Port, Panier, Notre-Dame de la Garde, quartiers Nord, Calanques…
Edmond Rostand (01.04.1868/02.12.1918)
Auteur de pièces de théâtre et de poèmes, Edmond Rostand est connu pour sa pièce Cyrano de Bergerac. Cette dernière est devenue une figure incontournable de la littérature française. C’est avec la représentation de cette pièce qu’Edmond Rostand accède à la renommée, à l’âge de 29 ans. D’autres pièces de théâtre (« L’Aiglon » notamment) et livres de poésie suivent. Pourtant, c’est l’histoire malheureuse de Cyrano, affligé d’un appendice nasal proéminent, et de son amour impossible pour sa cousine, la belle Roxane, qui fait de l’auteur une figure incontournable de la littérature française. Cyrano devient à l’image d’Hamlet chez les Anglais, le représentant de l’esprit français. La dignité du pays, entachée par la prise de l’Alsace et la Lorraine se relève face à l’élégance de Cyrano, honorable même dans les moments les plus difficiles. Edmond Rostand épouse la poétesse Rosemonde Gérard en 1890, avec qui il a deux fils, Maurice et Jean Rostand. De son vivant, il est fait commandeur de la Légion d’honneur et est élu à l’Académie française le 4 juin 1903. Il décède le 2 décembre 1918 de la grippe espagnole.
Marcel Pagnol (28.02.1895 – 18.04.1974) :
Marcel Pagnol naît à Aubagne le 28 février 1895. Fils d’un instituteur fermement laïque et d’une mère couturière, il entreprend de brillantes études et se consacrera, dès le lycée, à ses deux passions : les femmes et l’écriture. Il publie quelques poèmes dans la revue Massilia. En 1914, il crée avec quelques amis la revue Fortunio, qui deviendra Les cahiers du sud. Il obtient en 1915 une licence ès lettres et littérature vivante en anglais.
Il obtient alors différents postes de répétiteurs qui le mèneront jusqu’à Paris. Il décide alors de prendre congé de l’éducation nationale afin de se consacrer à l’art littéraire et au théâtre. Après un vaudeville écrit avec son ami Paul Nivoix, il s’attaque à une critique plus acerbe dans Les Marchands de Gloire, en 1924. Le succès critique est à la hauteur de l’échec public, et la pièce sera finalement un four. Il persiste néanmoins, et entre une vie dissolue menée au rythme des soirées entre écrivains, des verres d’absinthe et des femmes, il écrit Topaze : la pièce sera un triomphe. Fort d’une nouvelle notoriété, il décide, contre l’avis de tous, d’écrire une pièce se déroulant dans sa région de cœur, et crée Marius, l’histoire d’un jeune marseillais attiré par le large : le casting réuni Orane Demazis, Charpin et Raimu. Le triomphe sera gigantesque.
En 1926, après avoir assisté à Londres à une projection de Broadway Melodies, un des premiers films parlants, il décide de se consacrer au cinéma, devenu parlant. Un choix qui dérange : l’auteur est pendant plusieurs années au centre de critiques féroces, en réponse à ses nouvelles convictions. Par des critiques très dures, les artistes du cinéma muet lui font comprendre qu’ils ne l’ont pas attendu pour apprendre leur métier. Les auteurs de théâtre le considèrent, eux, comme un traître.
Marcel Pagnol s’obstine et décide d’apprendre le métier par lui-même, jugeant que personne ne le connaît encore puisque personne ne l’a fait. En 1932, il se rapproche des studios Paramount afin d’y apprendre toutes les facettes du milieu. Il supervise ainsi l’adaptation cinématographique de Marius en 1931, réalisée par Alexander Korda et reprenant l’intégralité du casting original. Le public lui donnera raison, et fera un triomphe à Marius, puis à ses suites, Fanny de Marc Allégret en 1932 et César, qu’il réalise lui-même en 1936.